Des écarts de comportements face à la dépression

Personne n'est irréprochable

Face à la dépression, il peut arriver d’avoir des écarts de comportements vis-à-vis de son entourage. Toutefois, on a beau être malade, on reste responsable de son attitude. C’est donc très important de reconnaître quand on agit mal et de s’excuser.

 

 

Qui trouverait cela agréable qu’un autre s’adresse à lui d’un ton agressif ? Qui supporterait des crises de colère incontrôlées où l’autre lui porte le blâme de toutes ses difficultés, parce qu’il a besoin d’un bouc émissaire ? Qui ne serait pas blessé d’être brutalement rejeté après avoir proposé son aide ? Qui apprécierait qu’on lui dise que ses problèmes ne valent rien parce qu’il n’est pas malade ? À ma connaissance, personne. Je regrette d’avoir agi de la sorte vis-à-vis de mes proches et c’est pour cela que je leur ai demandé pardon.

 

Des écarts de comportements face à la dépression

 

Au début, je ne voyais pas pourquoi je devais me sentir responsable de quoi que ce soit. Je mettais tout sur le compte de la dépression. Je parlais mal parce que j’étais malade. Je ne pouvais pas faire du mal puisque j’agissais contre ma volonté. Oui, dans les moments de crise, les mots sortaient de ma bouche sans mon consentement. Ils ne me donnaient pas le temps de les traiter et les remodeler pour pouvoir m’exprimer de façon réfléchie. Comment aurais-je pu puisque ma tête n’était jamais reposée ? Comment aurais-je pu maîtriser mes réactions alors que j’étais contrôlée par mes émotions ? Certes. Mais cela ne justifiait pas que je nie la peine des autres. Avec le temps, c’est devenu une évidence. Pourtant, ce n’était pas facile de réaliser une chose pareille alors que je manquais clairement de lucidité. Encore une fois, c’est la thérapie qui m’a aidée.

 

Une remise en question

 

J’avais refoulé une intense colère vis-à-vis de ma sœur du fait de son comportement difficile. Elle aussi, elle était malade. Cela n’empêche, j’ai eu mal. Je ne pouvais donc pas exiger de mes proches qu’ils occultent leurs blessures, alors que cherchais moi-même à exprimer la souffrance à laquelle j’avais été exposée étant enfant.

Mise devant le fait accompli, j’ai accepté de me remettre en question.

 

Quand je me rendais compte que j’avais dépassé les limites, non seulement je m’excusais mais je tâchais également d’expliquer pourquoi j’avais agi de la sorte. Et, auquel cas je ne m’en rendais pas compte, j’ai demandé à mes proches de me dire s’il quelque chose n’allait pas. En reconnaissant mes écarts de comportements, je les ai aidés à m’accompagner dans ma guérison, car ils me comprenaient davantage.

 

Chacun peut commettre des erreurs

 

Par la suite, j’ai cessé de considérer que le mauvais côté de la balance penche uniquement du mien. Ce n’est pas parce que je suis malade que j’ai le droit de faire du mal aux autres, mais ce n’est pas non plus parce que je suis malade que j’ai forcément tort s’agissant du message que je veux faire passer. Que l’on souffre ou non d’une pathologie, absolument personne n’est irréprochable. Les faux pas, les erreurs, sont le propre de tout un chacun. Ils ne font pas de nous des mauvaises personnes pour autant, seulement des êtres humains, dans toute leur imperfection et leur merveilleuse complexité. L’avoir compris a été une étape essentielle sur le chemin de ma renaissance.

 

Héléna DAHL

Française résidant à Bruxelles, âgée de trente-trois ans, j’ai commencé ma carrière en tant qu’assistante parlementaire au Parlement européen. Animée par ma passion des mots, j’ai choisi de me lancer avec joie dans une aventure littéraire. En effet, écrire a toujours fait partie de moi, et ce dès le plus jeune âge. Mon premier roman, La nuit s’éveille et tout s’éclaire, est une œuvre de fiction basée sur mon récit de vie. Mon deuxième roman, Un homme vrai, raconte l’histoire d’un homme face à la dépression.

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