Intolérable intolérance

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Intolérable intolérance

L’intolérance a des effets  qui peuvent être dévastateurs pour ceux qui la subissent, allant jusqu’à mettre des vies en jeu. Luttons contre notre fâcheuse tendance aux préjugés et donnons l’exemple à nos enfants pour qu’ils ne reproduisent pas les mêmes erreurs que nous.

Intolérable intolérance

Respiration, bien-être, sérénité

L’intolérance se nourrit des préjugés

 

Un jour ou l’autre, chacun peut être à même de développer des préjugés. Malgré notre bonne intention, il est difficile d’y échapper. C’est bien simple, dès qu’une personne s’échappe de ce que l’on conçoit comme « la norme », la première réaction est de se faire une idée de ce qu’elle est, sans même la connaître. Ainsi, certains sont d’office vus comme dangereux, rustres, vulgaires, paresseux, insensibles, inférieurs, stupides, inintéressants ou moins-que-rien du fait de facteurs aussi divers que la couleur de leur peau, leur physionomie, leur sexe, leur prénom et nom de famille, leur orientation sexuelle, leur statut social, leur religion, leur style vestimentaire, la couleur de leurs cheveux, leur pilosité, leur façon de parler et tellement plus encore. La plupart du temps, on tait ces idées reçues, parce qu’on en a honte. Mais ce n’est pas toujours le cas. Cela commence à l’école. On se moque de ceux qui se démarquent. On dénigre la différence. Sans vergogne et sans gêne, même si ça peut faire mal. Et puis ça continue.

Quand l’intolérance vire à la haine

 

La société nous enferme dans des cases, en dressant des barrières invisibles entre celles et ceux qui la composent. Les personnes qui ne font pas partie de « la majorité » vont être davantage catégorisées. Souvent, cela vire à la haine. L’intolérance s’installe, elle s’immisce dans les têtes et envahit les cœurs, et ses effets sont dévastateurs. Violence, harcèlement, insultes, agressions, stigmatisation, deviennent légion. C’est cela qui est intolérable.

En visant « l’Autre » de cette manière, l’un cherche à asseoir sa prétendue supériorité. Il s’attribue une valeur dans l’opposition et le rejet. Cela lui donne l’impression de se sentir au-dessus de la mêlée, alors qu’au fond, c’est tout le contraire, parce que pour en arriver-là, il faut qu’il soit descendu bien bas.

Le pire c’est que souvent, on ne s’en rend même pas compte. Mais, pour la personne visée, le résultat est le même.

 

Les effets de l’intolérance sur ceux qui la subissent

 

Enfant, on me demandait souvent, « c’est quoi ton origine ? ». Au début, je ne comprenais pas le problème. Puis j’ai réalisé qu’on ne posait pas la même question à mes amies. Et alors je me suis dit, non, ce n’est pas normal, ce n’est pas parce que j’ai les cheveux noirs et que ma peau peut fortement bronzer que je devrais plus me justifier qu’un autre à propos d’où je viens. Je suis Francaise comme un autre, Européenne comme un autre, citoyenne du monde comme tout un chacun.

Une fois, au cours d’un voyage en train, lorsque nous avons passé la frontière entre le Luxembourg et la France, un contrôle d’identité a été effectué. L’agent a pris le passeport de mon époux, l’a a peine regardé, puis le lui a rendu. Quand vint mon tour, ce fut une toute autre histoire. Pendant trente atrocement longues secondes, il faisait osciller ses yeux entre mon visage et ma carte d’identité. Finalement, il a hoché la tête. Je me suis sentie immédiatement mal à l’aise. Humiliée.

Je n’ose même pas imaginer ce que vivent les personnes qui affrontent cela sur une base quotidienne, et en bien pire. Comment ne pas se sentir diminué, nié, illégitime, quand on est victime de pareil mépris. On n’a rien fait en particulier. C’est juste une image, celle que l’on renvoie, qui fait de nous une cible facile, et on ne comprend pas pourquoi. Cela génère des émotions qui prennent des proportions inconsidérées – tristesse, colère, peur. Parce qu’on en a honte, on ne l’exprime pas. Notre santé mentale en est sérieusement impactée. Et, comme on garde tout à l’intérieur, on risque d’exploser en plein vol. Ce sont des vies qui sont en jeu. Ne l’oublions pas.

 

Donner l’exemple

 

Les petits enfants n’émettent aucun jugement entre eux. Et, arrivé à un certain âge, la cruauté prend ses aises. Pourquoi ? Parce qu’ils reproduisent ce que font les plus grands. Alors, donnons-leur un meilleur exemple. Insufflons-leur des valeurs de tolérance. Luttons contre notre fâcheuse tendance aux préjugés. Bannissons les généralités de notre vocabulaire. Barrons la porte aux idées reçues. Plutôt que de se taire ou de laisser faire, agissons. Si l’on subit, exprimons-nous. Parlons-en, et ne reportons pas la haine dont nous sommes victimes sur d’autres personnes qui n’ont rien à voir avec elle. Rappelons-nous que la seule différence qui vaille réside dans notre attitude et nos actions. Autant, l’apparence et la façon d’être ne devraient susciter aucun débat, autant certains comportements ne sauraient être tolérés.

Soyons tous des frères, soyons toutes des sœurs, et quand bien même on me dirait, qu’est-ce c’est niais, si être niais signifie prôner le respect et la gentillesse des uns envers les autres, j’assume complètement.

 

Héléna DAHL

Française résidant à Bruxelles, âgée de trente-trois ans, j’ai commencé ma carrière en tant qu’assistante parlementaire au Parlement européen. Animée par ma passion des mots, j’ai choisi de me lancer avec joie dans une aventure littéraire. En effet, écrire a toujours fait partie de moi, et ce dès le plus jeune âge. Mon premier roman, La nuit s’éveille et tout s’éclaire, est une œuvre de fiction basée sur mon récit de vie. Mon deuxième roman, Un homme vrai, raconte l’histoire d’un homme face à la dépression.