Parce que j’y crois

Le besoin de reconnaissance

Parce que j’y crois

Le besoin de reconnaissance est naturel. Tout en procurant un certain plaisir, recevoir des compliments encourage à aller de l’avant. Mais la quête d’approbation ne doit pas devenir une obsession pour autant, au risque de laisser le jugement des autres se substituer au jugement que l’on se porte.

Parce que j'y crois

Le besoin de reconnaissance

Lorsque l’indifférence devient insupportable

 

Lorsque j’étais au plus fort de ma dépression, je me souviens avoir aidé mon mari à préparer un plat pour mes parents. À la fin du repas, ils l’ont remercié pour avoir cuisiné. Et sitôt, je me suis emportée. « Et moi alors ? On ne me remercie pas ? J’ai tout de même coupé les carottes ! »

Le fait d’avoir été ignorée m’était insupportable. C’était comme si je n’existais pas. Dans ma tête, j’étais incapable de me dire, « c’est bien, tu as fait un effort, tu as participé un peu à la cuisine, alors que tu es minée par la maladie, c’est un progrès, bravo ! ». Non, il fallait que cela vienne des autres. J’aurais été incapable de m’accorder le moindre mérite. Ce problème, accentué par la dépression, n’était toutefois pas nouveau.

 

S’effacer d’un coup de gomme

 

Par exemple, au travail, dès que je ne recevais pas de retour ou de merci, je commençais à douter de moi. Dans mon couple, avec mes amis, ma famille, c’était exactement pareil. « Tu aimes bien mon dessin ? » « Ce texte est-il bien écrit ? » « Trouves-tu ma robe jolie ? » « – Alors, il est bon ce gâteau ? – Attends, je ne l’ai pas encore commencé. » « J’ai bien fait, hein ? » Tout, absolument tout, devait être certifié et approuvé. Nécessairement, je devenais facilement jalouse et envieuse.

En vivant dans la peur d’être oubliée, je m’oubliais sans m’en rendre compte. J’existais à travers les autres, traînant au corps un besoin viscéral de reconnaissance.

Dès que je me retrouvais face à moi-même, il n’y avait plus rien. Seule devant mon écran, seule dans un groupe qui ne faisait pas attention à moi, seule en collectivité, je m’effaçais d’un coup de gomme. 

Aujourd’hui, ce problème se poursuit, mais pour la première fois, j’en ai pleinement conscience, et je comprends pourquoi je réagis comme cela.

 

Sortir de sa zone de confort

 

Les questions à se poser sont les suivantes. Pourquoi fais-je ce que je fais ? Pour obtenir l’aval des autres, ou parce que je trouve que cela a un sens ? Faute d’obtenir une reconnaissance immédiate, devrais-je abandonner pour autant ? C’est facile à dire, mais non. Si j’ai foi en mes capacités, si je crois que je peux y arriver, je dois être prête à me battre et à sortir de ma zone de confort.

Pourquoi est-ce que j’écris ? Parce que j’aime ça. Parce que cela m’aide à me sentir mieux. Comme la marche, l’écriture est devenue une nécessité. Si mes textes et mes livres sont lus, si je reçois des compliments ou commentaires positifs, cela me fait plaisir et cela me motive. Mais même sans cela. Je continuerai et je m’accrocherai. Parce que j’y crois.

 

Le besoin de reconnaissance, un plus et non une fin

Reconstruire son estime et sa confiance en soi nécessite beaucoup de tâtonnements et d’introspection. C’est un chantier qui prend du temps.

Se féliciter, pour une réalisation, une réussite, un progrès.

S’accorder de la valeur, reconnaître ses qualités et ses talents.

Accepter ses échecs et les critiques, sans les voir comme une remise en question de qui l’on est.

Savoir féliciter les autres, avec humilité, et comprendre qu’ils ne sont pas meilleurs que nous pour autant.

Cela s’apprend.

 

On ne peut pas dépendre complètement de ceux qui nous entourent.

Leurs louanges et leurs remerciements ne sont pas nos uniques atouts.

Le besoin de reconnaissance d’autrui n’est ni une fin, ni un tout.

C’est un plus, un bonus, qui nous encourage à aller de l’avant, toujours.

La source, la racine, le noyau fondateur,

Ce qui fait que nous existons pour qui nous sommes,

Notre sanctuaire et notre royaume,

Il est en nous et nul par ailleurs.

 

Héléna DAHL

Française résidant à Bruxelles, âgée de trente-trois ans, j’ai commencé ma carrière en tant qu’assistante parlementaire au Parlement européen. Animée par ma passion des mots, j’ai choisi de me lancer avec joie dans une aventure littéraire. En effet, écrire a toujours fait partie de moi, et ce dès le plus jeune âge. Mon premier roman, La nuit s’éveille et tout s’éclaire, est une œuvre de fiction basée sur mon récit de vie. Mon deuxième roman, Un homme vrai, raconte l’histoire d’un homme face à la dépression.