Regarde la mer

Hommage à ma soeur

Regarde la mer

En hommage à ma soeur décédée, j’ai écrit ce poème pour lui dire à quel point je l’aime. Je sais qu’elle m’accompagne chaque jour qui passe pour éclairer mon chemin.

Regarde la mer

Hommage à ma soeur

Je sens la chaleur du sable fin sous mes pieds.

La plage est inhabitée.

Je me crois seule.

 

Puis, au loin, je t’aperçois. Tu portes une robe rouge toi aussi.

Je viens à ta rencontre, en accélérant le pas.

Nous nous prenons dans les bras.

 

– Je suis si heureuse de te voir, me dis-tu.

– Toi aussi, ma grande sœur adorée. 

– Tu es plus grande que moi maintenant. 

– Même si tes vingt-cinq ans sont gravés dans l’éternité, tu seras toujours ma grande sœur.

Même si je continuerai à voir défiler les années, tu seras toujours ma grande sœur.

Et tu ne cesseras jamais de me manquer. 

Je te souhaite un joyeux anniversaire ma Rirou.

– Merci ma Nana.

 

Tu me tends la main, je la saisis avec entrain.

Ensemble, nous dansons sans nous arrêter, au rythme d’une musique qui nous appartient, à toi et moi. Une mélodie qui m’accompagne chaque jour qui passe, celle de notre amour si puissant, qui nous dépasse, sans cesse bruissant, d’un son si doux, si entêtant, et qui s’étend, si douillettement, au-delà de l’horizon, au-delà du temps.

 

Soudain, tu t’arrêtes. Je m’arrête aussi. Tu te blottis contre moi. Tu m’embrasses sur chaque joue. Je sens les larmes monter. Tu me regardes tendrement, d’une bouleversante sérénité.

Et, sans un mot, tu marches vers la mer.

 

Quand je réalise ce qui est en train de se passer, je cours après toi. Tu as déjà les pieds dans l’eau. Moi, je n’arrive pas à y entrer. C’est comme si une force invisible me l’interdisait ; comme si tu me l’interdisais.

Je cris, « Maryline, ne pars pas. S’il te plaît, reste avec moi. Ne me laisse pas seule. »

Mais tu ne réponds pas.

 

Écroulée sur le sable, désespérée, je te regarde t’enfoncer dans l’océan.

Et puis, tu te retournes.

Malgré la distance, je t’entends parfaitement.

 

« Ma petite sœur adorée. Sois-en certaine, je ne t’abandonne pas. Je reste, dans la fleur de tes pensées, mon souvenir rehaussé de couleurs, tressé dans la chaleur de ton cœur, pour ne plus te quitter. Quand tu veux me voir, ferme les yeux et regarde la mer. Je serai là. Et tu n’es pas seule, tu sais. Regarde autour de toi. »

 

Une force invisible me pousse à me relever ; ou plutôt, tu me pousses à me relever. Je me retourne. Puis, au loin, je les aperçois. Je viens à leur rencontre, en accélérant le pas. Nous nous serrons dans les bras, tous les trois. L’homme de ma vie et notre fille tant aimée.

 

Du coin de l’œil, je te vois me sourire.

Et, sans un mot, tu disparais.

Mais, ne t’inquiète pas, je le sais.

Il me suffit de regarder la mer.

Et tu seras là.

Héléna DAHL

Française résidant à Bruxelles, âgée de trente-trois ans, j’ai commencé ma carrière en tant qu’assistante parlementaire au Parlement européen. Animée par ma passion des mots, j’ai choisi de me lancer avec joie dans une aventure littéraire. En effet, écrire a toujours fait partie de moi, et ce dès le plus jeune âge. Mon premier roman, La nuit s’éveille et tout s’éclaire, est une œuvre de fiction basée sur mon récit de vie. Mon deuxième roman, Un homme vrai, raconte l’histoire d’un homme face à la dépression.