23 Avr La petite étincelle qui scintille dans l’obscurité
Ceci est une larme. Elle symbolise toutes celles que l’on verse face aux aléas de la vie.
Ceci est une goutte d’eau. Elle abrite une myriade d’émotions. La tristesse, la peur, la colère, la honte, le dégoût, l’humiliation, la culpabilité. Toutes celles que l’on ressent quand on est au plus mal.
On pourrait chercher à l’oublier. Mais cela ne la fera pas partir. En sillonnant nos joues, elle aura imprimé sur notre peau la marque d’une douleur diffuse et profonde, susceptible de se réveiller à tout moment. C’est ainsi que je vois le refoulement.
On pourrait aussi choisir de s’en imprégner. Mais l’on risque alors de s’enfermer dans de sempiternelles complaintes qui nous démoraliseront davantage. C’est ainsi que je vois l’apitoiement.
Ou alors, on peut la rattraper au vol. La magnifier. La sublimer. L’embellir. Elle se remplira de magnifiques couleurs. Et la souffrance qu’elle contient se transformera en or. C’est ainsi que je vois la résilience. La capacité de rebondir après avoir vécu le pire et d’en ressortir encore plus fort, encore plus grand.
Il y a un an, quand j’ai démarré ce blog, j’étais descendue au plus bas et je commençais tout juste à me relever. Après être passée par de nombreuses épreuves, je renaissais de mes cendres pour me réapproprier ma vie. Tout au long de mon chemin de guérison, à chaque obstacle qui s’est dressé, j’en ai tiré un enseignement qui a été bénéfique pour moi. Et je me suis dit, pourquoi ne pas partager cette expérience avec les autres ? Pourquoi ne pas témoigner sur mon histoire dans de bonnes intentions ?
Malheureusement, nous sommes si nombreux à faire l’expérience du mal de vivre. Et quand bien même on y échapperait, à cette sournoise maladie, la vie n’est jamais rose pour qui que ce soit. Les difficultés peuvent surgir à tout moment. Alors si je peux faire la différence, même la plus minime, si je peux apporter ma contribution pour aider mes semblables, cela me suffit. Je dirais même plus, cela me comble car, ce faisant, je donne un sens à ce que je fais dans ma vie. Comme j’aime écrire, ma démarche de résilience est devenue évidente.
À travers mes textes, l’annihilation et la détresse se métamorphosent en espérance.
C’est ma façon de rendre hommage à la vie.
C’est ma façon de vous dire, j’y suis arrivée, alors il n’y a pas de raison que vous n’y arriviez pas non plus, accrochez-vous, maintenez le cap, parce que cela en vaut la peine. Vous êtes votre propre trésor. Prenez-en soin comme de toutes celles et ceux qui vous sont chers.
C’est ma façon de trouver des belles fleurs dans un paysage dévasté.
Quand je m’adonne à l’écriture de fiction, la logique est la même. J’invente des histoires dans le but de faire du bien à celles et ceux qui les lisent. J’aime évoquer des thèmes qui entrent en résonnance avec ce que de nombreuses personnes vivent. Même si ce n’est pas toujours des plus faciles à lire, des petites perles se cachent systématiquement sur la route. D’ailleurs, j’ai le plaisir de vous annoncer que je viens tout juste d’achever mon deuxième roman, ce matin-même. Comme pour le premier, il m’aura fallu neuf mois pour le créer. La symbolique est trop belle pour ne pas être mentionnée. C’est l’histoire d’un homme aux prises avec la dépression, mais ce n’est pas un livre sur la dépression à proprement parler. J’ai hâte de pouvoir vous le faire découvrir.
En ce moment, nous vivons tous une période difficile. Nous nous inquiétons pour nos proches. Nous ignorons de quoi demain sera fait. Nous trouvons le temps long. Mais nous restons debout. Pour ne pas subir mais continuer à exister, pour ne pas survivre mais vivre pleinement chaque instant, soyons présents à nous-mêmes, reconnectons-nous à l’essentiel, abreuvons-nous d’amour et de fantaisie, réjouissons-nous des bonnes nouvelles, et nous arriverons à les discerner. La petite étincelle qui scintille dans l’obscurité. La grande lumière qui éclaire notre univers tout entier.
Rester optimiste face aux épreuves, ce n’est pas positiver coûte que coûte, quitte à nier ses émotions et la réalité de ses troubles. C’est accepter que quelque chose n’aille pas, s’accrocher pour passer la tempête, et se redresser d’autant plus déterminé à avancer.