Adoucir son regard

la bienveillance

Adoucir son regard

La bienveillance est une attitude positive qui permet de réorienter son point de vue et d’adoucir son regard, non seulement pour améliorer ses relations avec les autres, mais également pour se sentir mieux avec soi-même. C’est une façon de voir la vie avec plus de tendresse et d’empathie.

Adoucir son regard

La bienveillance

Descendre de son piédestal

 

Si aisée à invoquer et à entretenir, l’animosité envenime notre mental. En nous enfermant dans une spirale de la complainte, elle verrouille notre cœur pour le museler. En portons-nous mieux pour autant ? Est-ce que cette hostilité, cette rancune, nous fait du bien ? Non, je ne le crois pas.

À l’opposé, la bienveillance est une attitude positive qui autorise à relativiser et à prendre du recul sur ce qui se passe. Elle nous met dans un état d’esprit qui nous rend plus compréhensif et indulgent à l’égard de ceux qui nous entourent. En adoucissant notre regard, elle nous amène à nous adoucir par la même occasion et à descendre de notre piédestal qui aurait tendance à nous faire croire que nous sommes meilleurs que les autres.

 

Avoir de l’empathie

 

Imaginons, en cas de discussion houleuse avec quelqu’un, il se peut que cette personne vous lance des propos blessants. Vous allez vous énerver et lui en vouloir. Et puis, au bout d’un moment, elle va s’excuser. Vous acceptez ses excuses, mais tout de même. Ce qui s’est passé vous met en rogne. Vous gardez un ressentiment. Comment a-t-elle pu oser vous parler de cette façon ? Des minutes, voire des heures durant, vous allez vous ressasser la scène. Jusqu’au moment où vous allez vous dire, bon, tout de même, peut-être que je pourrai passer à autre chose maintenant ?

Dans une telle situation, penser à ce qui a pu mener l’autre à s’exprimer ainsi aide. Il a mal dormi la nuit dernière ; un évènement précédant votre conversation a fait renaître des émotions difficiles qui l’ont chamboulé ; il vit une épreuve depuis un certain temps ; ou alors, tout simplement, il n’a pas réfléchi avant de parler, il a parlé sous le feu de l’impulsion, et cela peut arriver à tout le monde que sa langue fourche de temps à autre, soi-même le premier. Parce que justement, c’est là où le bat blesse, s’il vous arrivait la même chose, de sortir des paroles hostiles que vous auriez préféré garder pour vous, vous aimeriez que l’on vous applique la même bienveillance.

Évidemment, réagir constamment de cette manière n’est pas évident ; personnellement, je n’y arrive pas. Mais au plus on parvient à réorienter et à attendrir son point de vue, au mieux cela impacte notre relation à autrui, et au mieux on se sent à l’intérieur.

 

La bienveillance, envers les autres et envers soi

 

Pour que tout cela ait vraiment un sens, il me paraît d’abord indispensable d’être tolérant et clément envers soi-même.

Au plus fort de ma dépression, je m’attaquais avec virulence. « Tu es nulle », « tu es moche », « tu es une incapable », « tu n’as rien dans le cerveau » ; ces phrases, extrêmement violentes, se répétaient à longueur de temps dans ma tête. La moindre erreur, le moindre souci, le moindre écart, et c’était parti, « tout est ta faute », « tu es un cas désespéré », « c’est impardonnable », « tu n’y arriveras jamais. »

Un jour, en thérapie, alors que nous nous affairions à démonter ces croyances, parce que c’est bien de cela dont il s’agit, des croyances, des pensées dont nous inonde la maladie, un symptôme comme une poussée de fièvre en cas de grippe, ma psychologue m’a demandé : « est-ce que vous diriez la même chose de votre entourage ? »

 

Un chemin vers l’acceptation

 

D’office, j’ai répondu, « bien évidemment, non. » Sur le coup, cela m’a profondément marquée et fait comprendre à quel point mon comportement était destructeur. Par la suite, j’ai pris conscience de tous mes jugements négatifs et je me suis entraînée à m’y confronter. J’ai commencé à emprunter un long et compliqué chemin vers l’acceptation et l’estime de soi.

Aujourd’hui, je lutte encore, mais je sens que j’ai progressé. J’ai enfin réussi à m’accepter telle que je suis. Au lieu de l’autocritique, j’essaye de développer l’autocompassion. « Tu as fait du mieux que tu as pu », « tu apprendras de tes erreurs », « tu t’es rendu compte que ta réaction était poussive, et tu t’en es excusée », « personne n’est parfait », « tu es comme tu es », « tu es une personne OK. » En étant plus compréhensive à mon encontre, cela m’a aidée à l’être d’autant plus vis-à-vis des autres.

 

Voir la vie avec plus de tendresse

 

Pour moi, la bienveillance, ce n’est ni de l’angélisme, ni du gnangnan, ni de la naïveté. À travers elle, on reconnaît le problème, on ne nie pas ses émotions. On cherche à trouver une solution pour se sentir mieux, avec soi et avec autrui. C’est une façon de voir la vie avec plus de tendresse et d’empathie, bénéfique tant pour celui à l’origine du geste que celui qui en est destinataire.

 

Héléna DAHL

Française résidant à Bruxelles, âgée de trente-trois ans, j’ai commencé ma carrière en tant qu’assistante parlementaire au Parlement européen. Animée par ma passion des mots, j’ai choisi de me lancer avec joie dans une aventure littéraire. En effet, écrire a toujours fait partie de moi, et ce dès le plus jeune âge. Mon premier roman, La nuit s’éveille et tout s’éclaire, est une œuvre de fiction basée sur mon récit de vie. Mon deuxième roman, Un homme vrai, raconte l’histoire d’un homme face à la dépression.