Un encouragement à aller de l’avant
« Souris à la vie et la vie te sourira ». On pourrait le prendre comme une injonction au bonheur. Je le vois plutôt comme un encouragement à aller de l’avant, à travers les tempêtes, à travers les tourments.
Il est de ces moments où l’envie de sourire s’éteint, où il n’y a plus d’envie tout court. Le visage revêt une façade. On relève les lèvres vers le ciel, les fossettes ressortent, mais le regard, lui, est vide. Ce sourire est une mascarade qui ne fait que cacher l’inavouable : ça ne va pas. Ce sourire est une illusion qui fait plus de mal que de bien car il empêche les émotions de s’exprimer librement. Jusqu’au jour où les vannes se relâchent et, quoi qu’on fasse, tout tombe. Les larmes, les paupières, la bouche, le moral. L’être dans son entièreté.
Pour retrouver la force de se relever, on saisit les mains qui se tendent, mais on se rend vite compte que ce n’est pas suffisant ; que, le gros du travail, on doit le fournir soi principalement.
Faire face à la dépression pour mieux se retrouver
Mon chemin de guérison de la dépression a coïncidé avec une longue exploration de mon univers. J’y ai découvert des trésors insoupçonnés. Des valeurs qui me tiennent à cœur et qui se sont affirmées. Des passions qui se sont réveillées. Des capacités que j’ai cessé de dénigrer. J’ai pris pleinement conscience des merveilles qui m’entourent, que j’aime, et qui égayent mon quotidien. En réorientant mon système de pensées, j’ai commencé à voir la vie autrement. Ma force, je l’ai trouvée là, dans cette richesse qui compose mon existence, qui fait ma chance et à qui j’ai redonné un sens.
Quand ça va mal, sourire fait du bien
Alors aujourd’hui, quand ça va mal, je ne dis plus, « ça va, pas de problème ». Je dis, « ça finira par aller mieux », en puisant dans cette force que j’ai enfin fini par reconnaître. Et je souris. Ou plutôt, je me souris. Cela n’a rien d’un sourire forcé. C’est plutôt un sourire qui vient de loin, débordant d’authenticité, puisque ce sourire, c’est vraiment le mien.
Avec ou sans miroir
Pour ce faire, si je peux, je me place devant un miroir. Je prends une longue inspiration, je me redresse, j’abaisse mes épaules, je pose mes pieds à plat, je tâche de me détendre, et je commence à sourire. D’un sourire calme et apaisant, qui signifie, « tu es toujours là, tu respires, le sang circule dans tes veines, tu en vaux plus que la peine, pense à ce que tu as, accroche-toi, et ça passera. » Je serre mes bras contre mon buste. Je souris à nouveau, mais cette fois-ci de l’intérieur. Je me sens resplendir. Et je me dis, oui, j’y arriverai. S’il n’y a pas de miroir, je ferme les yeux, et je me visualise, consolée par cette figure réconfortante, plus forte et plus sereine, qui n’est personne d’autre que moi-même, et qui, au bout du compte, parviendra à me faire sourire.
Sourire pour profiter de l’instant
D’une nature souriante, j’aime également sourire quand je suis de bonne humeur et que je ressens une émotion positive. J’ai l’impression de davantage profiter de l’instant. Lorsque je suis entourée, c’est encore mieux, puisqu’on me rend généralement mon sourire. Un tel échange améliore mon bien-être et celui des autres dans le même temps.
Je souris aussi face à un instantané que je trouve beau, une photo, une scène de vie, une musique, une vidéo. Il m’arrive même de sourire quand je fais du sport, ce m’aide à apprécier d’autant plus le bien que je fais à mon corps. Une fois, j’ai même pratiqué la méditation par le sourire, ce qui était très réconfortant.
Chacun de ces sourires me fait du bien, m’apaise, m’enthousiasme et me redonne espoir.
Chacun de ces sourires me fait croire davantage en la valeur que j’attribue à ma vie.
Et s’ils me font un si bel effet, c’est parce que, à présent, ils sont vrais.